Comment devenir un optimiste contagieux, Shawn Achor
Shawn Achor, professeur à Harvard en psychologie positive, explique dans ce livre en quoi ce n’est pas la réussite qui rend heureux, mais le bonheur qui mène à la réussite : « Le bonheur, ce n’est pas croire que nous n’avons pas besoin de changer, c’est prendre conscience que nous pouvons le faire ».
Le propos n’est pas de dire que l’on peut atteindre des objectifs irréalistes, mais plutôt que la réalité n’est pas figée.
A travers 7 principes s’appuyant sur des études neuroscientifiques, Shawn Achor montre comment développer sa plasticité cérébrale.
Principe 1 : « L’atout bonheur » : pourquoi les émotions agréables sont plus utiles que la peur
Ressentir des émotions agréables nous rend plus créatifs, tandis que les émotions désagréables limitent nos facultés de concentration et de résolution de problèmes. Cet état favorable peut être atteint par toute action contribuant à nous rendre de meilleure humeur comme faire du sport, respirer, méditer, l’humour…
Principe 2 : « Le point d’appui et le levier » : la puissance de l’état d’esprit
Mettre en place un changement dans notre vie, c’est comme soulever un poids immense. Nous avons besoin d’un levier, c’est-à-dire de capacité d’action, et d’un point d’appui, un état d’esprit adéquat. Si le point d’appui est correctement localisé, on pourra soulever le poids très facilement, indépendamment de notre force physique. De même, notre état d’esprit est plus déterminant que notre environnement dans le processus de changement.
Une expérience a été réalisée dans une maison de retraite en 1979. Les personnes âgées devaient se comporter comme si elles étaient en 1959, lorsqu’elles avaient cinquante ans (en lisant des journaux de 1959, en parlant de l’actualité de 1959). Le résultat a été stupéfiant : après l’expérience, ces personnes étaient en meilleure santé et avaient rajeuni leur apparence de trois ans en moyenne.
Ce que l’on croit a un impact sur notre capacité à changer. En fonction du sens donné à nos actions, on ne sera pas motivé de la même manière et on n’obtiendra pas le même résultat, par exemple selon que l’on considère un travail comme un emploi, une carrière ou une vocation.
Les encouragements reçus par notre entourage contribuent à augmenter notre performance. En modifiant nous croyances sur nous-mêmes, ils améliorent notre confiance en soi.
Principe 3 : « L’effet Tetris » : choisir le filtre avec lequel on perçoit la réalité
Le cerveau peut créer des schémas répétitifs qui nous enferment. On peut avoir tendance à voir la réalité uniquement avec un filtre de négativité, ce qui empêche de développer un mental de réussite.
Shawn Achor cite William James : « Mon expérience est ce à quoi je choisis d’accorder mon attention ». On ne vivra pas un même événement de la même manière si l’on est de bonne ou de mauvaise humeur.
L’enjeu est d’inverser notre schéma cognitif. L’enthousiasme, la gratitude et l’optimisme sont des attitudes qui contribuent à se fixer de plus grands objectifs, avoir plus d’implication dans nos projets et s’adapter aux imprévus.
C’est le concept d’« encodage prédictif ». S’attendre au meilleur prédispose à repérer plus facilement les opportunités. Pour Richard Wiseman, il y a ceux qui se pensent chanceux et attirent plus facilement la chance, et ceux qui se pensent malchanceux et multiplient les échecs.
Principe 4 : « Le rebond » : se servir des échecs
Considérer l’échec comme une opportunité d’améliorer sa vie est la meilleure manière d’aller de l’avant. Mais cela demande du courage et de la créativité.
Souvent, après un échec, sous l’effet de la peur, nous nous sentons impuissants et imaginons des scenarii catastrophes. Cela nous conduit à ne rien changer à la situation voire à la laisser empirer.
« Notre peur des conséquences est toujours pire que les conséquences elles-mêmes ». Alors comment faire ?
Shawn Achor propose la méthode « ABCD » pour désamorcer les peurs :
- Adversity : identifier le contexte de la difficulté, qui est hors de notre contrôle
- Belief : identifier les croyances sur nous-mêmes en lien avec cette situation
- Consequence : évaluer les conséquences sans les exagérer
- Dispute : questionner nos croyances pour les désamorcer et nous pousser à agir
Principe 5 : « Le cercle de Zorro » : comment se sentir en contrôle
« Vouloir décrocher la lune est le meilleur moyen d’échouer » écrit Shawn Achor. En se fixant trop vite des objectifs trop hauts, on n’atteint rien du tout. Et en n’agissant pas, on n’obtient pas non plus de résultats.
Pour remédier à ces deux écueils, on peut, comme Zorro qui apprend à se battre dans un petit cercle s’agrandissant au fur et à mesure de ses progrès, se focaliser sur notre sentiment de contrôle en réalisant des actions à notre portée.
Comment reprendre le contrôle ?
- Verbaliser ses émotions. Cela les canalise et réduit le sentiment d’impuissance
- Identifier les zones qui dépendent de nous et celles qui ne dépendent pas de nous
- Définir un objectif facile à atteindre rapidement
Principe 6 : « La règle des 20 secondes » : comment vaincre la procrastination
Penser qu’on arrive à ses fins uniquement par la volonté est un mythe.
C’est en créant des habitudes que le changement peut s’installer dans notre vie.
La règle des 20 secondes consiste à réduire à son minimum la quantité d’efforts à fournir pour limiter l’indécision et passer rapidement à l’action.
Principe 7 : « L’investissement social » : le rôle clé des liens sociaux
Il y a une corrélation entre le bien-être et nos relations sociales. Dans le monde du travail, la qualité des relations a une influence directe sur la performance des employés, notamment la relation patron/employé.
Les relations sociales aident à réguler le stress, gérer les tensions. Les défis sont plus faciles à surmonter lorsqu’on est entouré. La qualité des relations s’exprime aussi dans les encouragements de notre entourage lorsque nous réussissons, pas seulement lorsque nous rencontrons des difficultés.
Quel est l’impact de ces principes sur notre vie ?
Mettre en pratique ces principes fait évoluer notre réseau de connexion neuronales. C’est le phénomène de « spirale ascendante ». Notre attitude se transforme durablement car nos schémas cognitifs évoluent.
Non seulement nous changeons, mais nous contribuons à changer les personnes autour de nous. Nos changements individuels touchent ceux que l’on côtoie, voire des personnes que nous ne connaissons pas. Selon le principe des neurones miroirs, la personne qui a l’état émotionnel le plus fort le transmet à son entourage. Ainsi, notre mode d’être au monde a une influence sur les autres.